Comment expliquer la mort aux enfants ?
Vous venez de perdre un proche et votre enfant vous pose des questions. Alors, comment lui répondre ? Va-t-il comprendre ? Comment va-t-il réagir? Nous allons vous aider dans cet article à expliquer le décès d’un proche à vos enfants.
Une réalité qui s’apprivoise dès l’enfance
Vous venez de perdre un être cher.
Ce deuil qui s’amorce sera une des épreuves difficile, autant pour vous que pour vos proches, grands et petits. Si vous avez des enfants, vous aurez peut-être tendance à vouloir les tenir à l’écart de la vérité, croyant ainsi les protéger du chagrin. Même si ce réflexe est normal, garder un enfant dans l’ignorance n’est pas un service à lui rendre.
Lorsqu’ils sentent que leurs proches ont de la peine, les enfants perçoivent que quelque chose de grave est arrivé. Cette impression peut être très insécurisante pour eux.
Dire la vérité à un enfant, en choisissant des mots adaptés à son âge l’aidera à mieux traverser cette épreuve.
La petite enfance : Expliquer la mort à un enfant de moins de 2 ans
A cet âge, l’enfant ne comprend pas la mort. Il ressent par contre très fortement la détresse des gens qui l’entourent. Il pourrait pleurer plus que d’ordinaire, ou encore refuser de dormir ou de manger.
L’enfant de cet âge a besoin :
- de continuité dans ses habitudes,
- d’être réconforté, bercé, cajolé.
Il vaut mieux éviter :
- de le sortir de son environnement,
- de l’éloigner de ses parents ou du parent survivant.
L’âge préscolaire : Expliquer la mort à un enfant de 3 à 5 ans
Dès 3 ans, l’enfant a une certaine compréhension de la mort. L’enfant perçoit la mort comme un élément réversible, de la même manière que son imaginaire donne vie aux objets. À cet âge, l’enfant peut également se sentir coupable (pouvoirs magiques) de l’avoir provoqué parce qu’a un moment donné il a pu l’avoir souhaité ou avoir désobéi à la personne décédée.
Il sera important de le rassurer sur son innocence.
Il confond la mort avec un long sommeil et croit que la personne décédée reviendra. Un enfant de cet âge pourrait croire que la mort qui vient de survenir est de sa faute. Il risque aussi de ressentir de la peur à l’idée que d’autres personnes qui lui sont chères disparaissent.
L’enfant de cet âge a besoin :
- de savoir qu’on ne l’abandonnera pas,
- de comprendre que cette mort n’est pas de sa faute,
- d’entendre la vérité dans des mots qu’il comprend
Il vaut mieux éviter :
- de lui dire que le défunt est parti en voyage ou qu’il se repose (il pourrait avoir peur de s’endormir ou de partir en voyage).
- de trop bouleverser sa routine quotidienne.
L’âge scolaire : Expliquer la mort à un enfant de 6 à 12 ans
À partir de 5 ou 6 ans, l’enfant comprend que la personne défunte ne reviendra jamais. Vers 9 ans, il sait aussi qu’il mourra un jour. Il est assez grand pour comprendre ce qu’il se passe et assister, s’il le désire, aux rituels funéraires.
À cet âge, l’enfant pourrait manifester de la colère envers le défunt qui l’a abandonné, il est également possible qu’il cherche un coupable à blâmer, ou qu’il se sente lui-même responsable de la mort.
L’enfant de cet âge a besoin :
- de recevoir des réponses franches à ses questions,
- de beaucoup de soutien dans sa vie quotidienne et scolaire,
- d’être rassuré sur le fait qu’on ne l’abandonne pas.
Il vaut mieux éviter :
- de le tenir à l’écart de tous les événements entourant la mort.
L’adolescence : Expliquer la mort à un enfant de 13 à 17 ans
Comme l’adulte, l’adolescent comprend la mort et tout ce qu’elle implique. Par contre, il est fréquent qu’il réagisse de façon différente. La notion de mort est totalement intégrée mais souvent liée à un sentiment d’invulnérabilité. L’adolescent à besoin de se sentir fort pour se construire. Mais malgré la recherche d’indépendance liée à cet âge, la mort est vécue comme une aberration et les manifestations émotives qui en découlent (agressivité, tristesse, isolement, …) montrent la nécessité d’un soutien familial important dans une situation de deuil.
L’adolescent pourrait s’absenter souvent de la maison, mal s’alimenter et peu dormir. De plus, il est possible qu’il témoigne de l’agressivité envers ses proches, ou encore qu’il adopte une attitude teintée d’indifférence.
L’enfant de cet âge a besoin :
- de discussions franches et ouvertes,
- de la présence d’un ami ou d’un intervenant à qui il pourra se confier.
Accompagner l’enfant dans sa peine
Quelques points de repères :
- Demeurez à l’écoute des questions de l’enfant, encouragez-le à partager ses peurs.
- Ne tardez pas à lui annoncer la mort.
- Si possible, annoncez la nouvelle à tous les membres de la famille en même temps.
- Dites la vérité à l’enfant dans les mots qu’il comprendra.
- Dans la mesure du possible, évitez de le sortir de son milieu.
- Invitez-le à participer aux rituels funéraires (ne l’isolez pas) : présence au salon funéraire, visites au cimetière, cérémonie religieuse…
- Encouragez-le à exprimer ses émotions en mots, mais aussi par le jeu, le dessin, la musique ou l’écriture. Cela sera peut-être pour lui la façon d’accepter et de faire son deuil.
Pour aller plus loin
La mort est un sujet tabou dans la plupart des familles. Pourtant, la mort fait partie de la vie. Nous ne pouvons pas protéger nos enfants de cette réalité, un jour ou l’autre, ils y seront confrontés. Ils perdront peut-être un animal de compagnie, des grands-parents, un parent ou ils verront un animal mort sur le bord de la route. Alors, comment expliquer la mort aux enfants?
D’abord, il est important de démystifier la mort et le deuil. En effet, on peut parler de la mort sans qu’il y ait un deuil à faire. C’est pourquoi, dans un premier temps, je vous parlerai de la mort et vous donnerez quelques suggestions pour l’expliquer aux enfants. Dans les articles suivants, je vous proposerai des façons d’accompagner un enfant en deuil.
Annoncer un décès à un enfant
Dans l’idéal, les gens les plus proches de l’enfant devraient lui faire cette annonce. Mais ce n’est pas toujours possible. Dans ce cas, il faut absolument que ce soit quelqu’un en qui l’enfant a confiance.
L’un des meilleurs moyens d’aider l’enfant est de lui parler avec des mots vrais. Ne lui dites que papa est parti, ou s’est endormi. J’ai vu trop d’enfants qui sont ensuite paniqués à la seule idée d’aller se coucher ou qui attendent vainement le retour du disparu. Etre mort, c’est ne plus bouger, ne plus parler, ne plus respirer, ne plus rire… C’est ce que l’on doit expliquer aux enfants.
Enfin, on dit qu’il est important de voir le corps. C’est tout à fait vrai à partir du moment où cela se fait dans de bonnes conditions. Cela ne doit pas être imposé à l’enfant, et s’il l’accepte, il doit être accompagné par un adulte. Une bonne chose est de le suggérer à l’enfant en lui proposant par exemple d’apporter une lettre, un dessin, une fleur. L’enfant dès lors participe, et cela aura un impact très fort sur l’après, sur le deuil. Il en va de même pour les funérailles. Il est important pour l’enfant d’y assister, mais s’il le souhaite et s’il est bien entouré.
(source psychologies.com)
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